J'ai donc joué le jeu des questions-réponses de Cali. Pour ceux que ça intéresse, en voici l'intégralité...
Cali : Qu’est-ce qui vous
plaît dans l'écriture d'un récit érotique ?
Christy : Pour moi, écrire de
l'érotisme, par scènes ou par chapitres entiers, dans le registre
contemporain ou fantastique est un moyen de sortir des sentiers
battus, des limites imposées par la société et de s'évader
au-delà des tabous, de laisser de côté cette pudeur existentielle
dans laquelle nous avons tous grandi. En tant que lectrice, j'ai ce
même besoin d'évasion, cette même attente.
Cali : Comment expliquez-vous
l’engouement actuel pour ce genre ? Qu'est-ce qui plaît ? Pourquoi
tous les éditeurs lancent-ils des collections érotiques en ce
moment ?
Christy : La littérature érotique
ne date pas d'hier. Si le genre donne autant de frissons
actuellement, ce n'est pas parce que, tout à coup, les femmes du
monde entier ont découvert que ça existait, mais parce qu'elles ont
enfin compris qu'il n'y a rien de malsain à lire des histoires où
le sexe tient un rôle important.
Ce qui plaît aux
lecteurs, selon moi, c'est l'accessibilité des textes en question et
leur contenu, évidemment. De nombreux éditeurs proposent des romans
numériques et, n'en déplaise à certains inconditionnels du format
papier, le numérique a ouvert en grand l'accès à la lecture
« libre ». Par ailleurs, les gens sont de plus en plus
décomplexés vis-à-vis de leur lecture. Dévorer 400 pages d'un
récit hot et explicite en une soirée n'est plus tabou et parler de
sa lecture non plus.
Quant aux éditeurs qui
« lancent » des collections érotiques, eh bien cela
répond à une demande, tout simplement. Des textes intégrant des
scènes érotiques plus ou moins travaillées ont toujours existé en
littérature, mais le lecteur veut plus que ça. Il veut des textes
spécifiques parmi lesquels faire son choix. La plupart des éditeurs
l'ont bien compris.
Ce n'est pas un effet de
mode, c'est une réponse à des attentes bien précises.
Cali : Quels sont les
ingrédients d’un bon récit ?
Christy : Le lecteur a envie qu'on
le prenne au sérieux, et en même temps, il a besoin de rêver. En
dehors du registre fantastique, il faut donc que les textes soient
crédibles, mais qu'ils offrent aussi une part importante de
fantasmes. Le lecteur, s'il ne se projette pas nécessairement dans
le récit, attend tout de même un minimum de réalisme.
Cali : Quel est le potentiel de
ce marché ?
Christy : La question est délicate,
je ne suis qu'auteur et non éditeur. Cependant, les mœurs ont
évolué et je doute qu'elles régressent, désormais. C'est le
propre de l'homme... donc l'érotisme a sans aucun doute un bel avenir
devant lui.
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