vendredi 25 octobre 2013

Discussion autour du livre érotique.

Au début du mois d'octobre, Cali Keys, auteur elle-même et pigiste pour le journal suisse La liberté, m'a contactée pour me poser quelques questions autour du livre érotique afin d'écrire un article pour le journal.
J'ai donc joué le jeu des questions-réponses de Cali. Pour ceux que ça intéresse, en voici l'intégralité...



Cali : Qu’est-ce qui vous plaît dans l'écriture d'un récit érotique ?

Christy : Pour moi, écrire de l'érotisme, par scènes ou par chapitres entiers, dans le registre contemporain ou fantastique est un moyen de sortir des sentiers battus, des limites imposées par la société et de s'évader au-delà des tabous, de laisser de côté cette pudeur existentielle dans laquelle nous avons tous grandi. En tant que lectrice, j'ai ce même besoin d'évasion, cette même attente.

Cali : Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour ce genre ? Qu'est-ce qui plaît ? Pourquoi tous les éditeurs lancent-ils des collections érotiques en ce moment ?

Christy : La littérature érotique ne date pas d'hier. Si le genre donne autant de frissons actuellement, ce n'est pas parce que, tout à coup, les femmes du monde entier ont découvert que ça existait, mais parce qu'elles ont enfin compris qu'il n'y a rien de malsain à lire des histoires où le sexe tient un rôle important.
Ce qui plaît aux lecteurs, selon moi, c'est l'accessibilité des textes en question et leur contenu, évidemment. De nombreux éditeurs proposent des romans numériques et, n'en déplaise à certains inconditionnels du format papier, le numérique a ouvert en grand l'accès à la lecture « libre ». Par ailleurs, les gens sont de plus en plus décomplexés vis-à-vis de leur lecture. Dévorer 400 pages d'un récit hot et explicite en une soirée n'est plus tabou et parler de sa lecture non plus.
Quant aux éditeurs qui « lancent » des collections érotiques, eh bien cela répond à une demande, tout simplement. Des textes intégrant des scènes érotiques plus ou moins travaillées ont toujours existé en littérature, mais le lecteur veut plus que ça. Il veut des textes spécifiques parmi lesquels faire son choix. La plupart des éditeurs l'ont bien compris.
Ce n'est pas un effet de mode, c'est une réponse à des attentes bien précises.

Cali : Quels sont les ingrédients d’un bon récit ?

Christy : Le lecteur a envie qu'on le prenne au sérieux, et en même temps, il a besoin de rêver. En dehors du registre fantastique, il faut donc que les textes soient crédibles, mais qu'ils offrent aussi une part importante de fantasmes. Le lecteur, s'il ne se projette pas nécessairement dans le récit, attend tout de même un minimum de réalisme.

Cali : Quel est le potentiel de ce marché ?

Christy : La question est délicate, je ne suis qu'auteur et non éditeur. Cependant, les mœurs ont évolué et je doute qu'elles régressent, désormais. C'est le propre de l'homme... donc l'érotisme a sans aucun doute un bel avenir devant lui.

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