dimanche 3 juin 2012

Service-Presse : Sans âme de Gail Garriger


Aux éditions Le livre de poche 
432 pages – 7€10
Réédition

Présentation de l'éditeur :

Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait même pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau, compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour démêler l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ?
Vampires, loups-garous et aristocrates : un réjouissant mélange de romanesque et de fantastique !

 Mon avis :

L'univers créé par Gail Garriger est des plus surprenants tant par l'humour si particulier qu'elle a su disséminer un peu partout dans son récit que par les personnages eux-mêmes.
En effet, nous sommes en Angleterre, en plein époque Victorienne et les êtres surnaturels comme les vampires, les loups-garous ou encore les fantômes sont connus de tous et plus ou moins appréciés par la communauté humaine. Chose que l'on a déjà croisée en lisant d'autres auteurs, certes, mais... ici, parmi ces êtres hors norme, il existe une jeune femme dont la nature est très rare : Mademoiselle Alexia Tarabotti est une paranaturelle. Elle n'a pas d'âme.
Son seul contact suffit à rendre tout être surnaturel... humain. C'est ainsi qu'un soir, lors d'un bal prisé, la jeune femme âgée de 26 ans (vieille fille reconnue et peu enviée), à l'ascendance italienne, croise un vampire dans la bibliothèque, lequel se jette sur elle pour la mordre. Comme ça. Sans même la prévenir ni se présenter.

Gail Garriger nous dépeint des personnages et situations souvent cocasses et rocambolesques, le tout parsemé de touches drôles, sarcastiques et piquantes, entraînant le lecteur dans une aventure fort sympathique.
Cependant, il est à noter que, si l'intrigue est agréable, plutôt novatrice et digne d'intérêt, il est hélas regrettable que la mise en place de l'histoire soit un peu lente. Certes, il y a là un monde bien à part à installer, mais si le lecteur n'y prend pas garde, cette insertion peut s'avérer laborieuse et gâcher passablement la lecture. Aussi, ami lecteur, persévérez un peu, cela en vaut la peine.
Il y a également un point négatif strictement éditorial : la mise en page. Tout est présenté comme dans les romans en VO, à savoir que les dialogues débutent et se terminent n'importe où dans une phrase par des guillemets. Cela peut provoquer un certain inconfort, voire déstabiliser totalement le lecteur. Là aussi, un peu de persévérance permet d'apprivoiser ce détail irritant.

L'histoire se présente de façon simple au départ. Alexia est donc attaquée par un vampire qui est bien vite ennuyé car, bien sûr, dès qu'il touche la jeune femme, ses crocs disparaissent. Il ne comprend pas réellement ce qui se passe, mais n'en fait qu'à son idée et quand Alexia décide de se défendre, elle tue accidentellement son assaillant... avec une épingle à cheveux. Cependant, la nature d'Alexia doit rester secrète, aussi, craignant d'être découverte dans cette fâcheuse posture en entendant approcher un groupe de jeunes gens, elle feint l'évanouissement... jusqu'à l'arrivée de lord Maccon, comte de Woolsey, Alpha d'une meute de loups-garous et membre du BUR, une faction de sécurité au sein de la population surnaturelle.

Une enquête est lancée pour savoir qui était ce vampire et pourquoi il a si odieusement attaqué Alexia. S'ensuivront des investigations pour la plupart menées par la demoiselle. Certains passages, cependant, sont un peu vagues et le bain littéraire n'est vraiment appréciable qu'une fois le premier tiers du livre passé. Après quoi les pages se tournent les unes après les autres, le sourire aux lèvres.

Au fil des pages, nous découvrons que lord Maccon et Alexia n'en sont pas à leur première rencontre, que la jeune femme exaspère prodigieusement le loup-garou et réciproquement, mais qu'il y a également entre eux quelque chose d'autre, que leur nature respective rend compliqué.
En avançant dans le récit, d'autres personnages tout aussi succulents ponctuent les scènes de touches acidulées comme, pour ne citer que lui, lord Akeldama, vampire excentrique, dandy et grand appréciateur de compagnie masculine, dont les petits mots doux à l'égard d'Alexia sont d'un kitch assez cliché, mais savoureux. Il y a également le professeur Lyall, loup-garou Bêta et second de lord Maccon, dont le dévouement exemplaire le rend attachant et fort sympathique. Ou encore Evy, la meilleure amie d'Alexia et sa confidente (bien qu'elle ne soit pas informée de la nature paranaturelle de miss Tarabotti).

Au final, ce roman n'est pas forcément ce à quoi on s'attendait et s'il offre une agréable récréation littéraire, il ne plonge pas non plus dans l'addiction. Les aventures d'Alexia Tarabotti sont certes distrayantes, mais nous pourrions pourtant chipoter sur le manque d'un petit quelque chose qui rendrait notre lecture encore plus plaisante. Gageons donc que le second opus de cette série nous transportera encore plus loin.



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