vendredi 18 novembre 2011

Service-Presse : L'héritière du temps de Ludovic Rosmorduc

L'héritière du temps
Ludovic Rosmorduc

Aux Éditions Baam !
13€30

Présentation de l'éditeur :
La fête du solstice d'été amène chaque année à Sétiladom son lot de marchands ambulants et de curiosités. Il semble que cette saison ne fera pas exception car d'inquiétants phénomènes commencent à se produire au sein de la ville : à une grossesse contre nature succède en effet l'arrivée tonitruante d'une émissaire du Diable. Ces événements suffiront à convaincre la Sainte Inquisition d'intervenir. Et si le Grand Inquisiteur est assuré du bien-fondé de sa cause, il se pourrait qu'il soit également mu par des motivations plus sombres. Héritiers de l'histoire de la Cité Ocre, mais surtout de la sagesse du vieil érudit Ambroise de Liemmos, l'alchimiste Yorel, le guerrier Dungal et leur protégée de toujours, Sixéla, vont tout mettre en œuvre pour découvrir ce qui se cache derrière ces manifestations démoniaques.

Mon avis :
Dès le début du roman, nous découvrons un univers tout à fait singulier. En effet, l'auteur a choisi de créer totalement le monde où vont évoluer ses personnages et l'histoire qu'il leur réserve.
Ainsi nous pénétrons dans Sétiladom, une cité animée par ses marchés et ses festivités.
Au début du roman, nous rencontrons Yorel, un homme à l'âge indéfini, à la fois alchimiste et herboriste – mais une aura mystérieuse plane autour de lui –, qui a été appelé au chevet d'une jeune veuve sur le point d'accoucher. Cependant, dans cet univers, et à l'époque où se déroulent les événements, un homme ne peut seconder une femme pendant l'accouchement sans encourir les foudres de l'église et a fortiori, celles de l'Inquisition régissant tout dans le pays.
Ce que Yorel décide de faire malgré tout, car la naissance s'annonce très mal. Il fait donc vider les lieux de toute présence,
y compris celle de la matrone assermentée afin de procéder à une césarienne pour le moins spectaculaire.
En parallèle, nous faisons la connaissance de Dungal, un homme grand et à la carrure intimidante, qui va croiser le chemin de Mélissandre. La jeune femme à la beauté renversante fuit une menace des plus inquiétantes. En effet, elle jure que le Diable est déjà dans la cité et avec lui, un mal étrange pouvant disséminer la population. Croyant bien faire, Dungal conduit Mélissandre auprès du père Balérius qui fera aussitôt enfermer la jeune femme, la considérant dès lors comme ayant pactisé avec le Démon.
Et puis nous avons Sixéla, la jeune accouchée, qui, durant sa convalescence, va trouver et lire les mémoires d'Ambroise, le précédent propriétaire de sa maison. Ces mémoires sont aussi captivantes qu'inquiétantes. Le vieil érudit y raconte son arrivée à l'université cléricale Saint Horlonne et les événements terribles ayant provoqué la mort de certains pensionnaires...

Voilà pour la mise en place de l'histoire. L'auteur a une écriture fluide et précise. Les termes sont clairs, le français bien maîtrisé et l'intrigue suffisamment bien dosée pour entraîner le lecteur de page en page bien que l'atmosphère soit assez pesante et sombre. L'influence d'Umberto Eco et de son roman Le nom de la rose est manifeste, mais comme ce roman ne repose pas uniquement sur le rôle de l'Inquisition et de sa singulière capacité à ramener les hérétiques à la raison, cette histoire épique et pleine de rebondissements suit son cours et entraîne le jeune lecteur toujours plus loin.
Pour finir, il faut préciser que ce livre est annoncé comme étant pour un lectorat « jeunesse » et c'est indéniablement le cas. Le contexte est relativement facile à suivre et peut intéresser les ados. Mais au regard de son contenu, il serait préférable de bien cerner le jeune lecteur à qui l'on va offrir ce roman. Certains passages sont durs et peuvent heurter la sensibilité, car même en admettant que nous sommes là dans un univers Fantasy et donc totalement fictif, il n'en est pas moins vrai que l'Inquisition a existé et que ce qu'elle a fait subir à l'homme (et à la femme) en des temps reculés, est pourtant bien réel. En outre, le côté politico-religieux du roman n'est pas pour plaire à tous.

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