J'en parlais en début de semaine, je reviens sur le roman de Thomas Galley "L'aventure de Nathalie", afin de vous en parler comme il se doit.
Tout commence par une rencontre. Celle de Nathalie et de Michael.
On est à Paris, il fait un temps exécrable et il se presse une foule de touristes autour du parvis de Notre-Dame. Michael visite le monument, submergé par les odeurs, attiré par les détails, se perdant même dans cet afflux de tout. Et puis, il la voit. Une vieille femme aux cheveux blancs devant l'autel, immobile et les mains jointes. Ils n'échangent pas un mot à ce moment-là. Lui ressort dans la tourmente de l'hiver parisien et elle... aussi.
L'auteur prend le temps de nous donner beaucoup de détails très visuels qui nous permettent d'assister littéralement à cette rencontre. Il nous fait entrer doucement dans une ambiance un peu spéciale. C'est fin, subtil et curieusement, un peu oppressant aussi.
Et puis Michael retrouve Nathalie... ou plutôt, c'est elle qui l'interpelle. Et là commence son récit.
Il faut savoir que Thomas Galley nous livre ici une romance particulière. Une romance vécue par une femme qui en fait le récit des années plus tard. Il s'agit d'une rencontre intense entre un homme et une femme. Rencontre bouleversée par la mort. Alors Nathalie raconte...
Trente ans plus tôt, Stefan vient retrouver une femme à la gare de Lyon, à Paris. Ils ne se connaissent pas. Ne se sont jamais rencontrés. Jusque là, c'était une relation virtuelle. Le récit commence, on découvre deux personnes passionnées et malgré leur éloignement géographique (lui, vient d’Allemagne, elle, de Montpellier), ils se comportent comme deux amants trop longtemps séparés. De véritables retrouvailles.
Nous plongeons dans un voyage sensuel où deux êtres se découvrent, se dévoilent, s'aiment avec fougue.
L'auteur nous entraîne dans une romance intense où les mots nous montrent plus qu'ils en disent. Nous plongeons avec ses personnages dans l'exploration de l'autre. Les détails sont nombreux, sulfureux, parlants mais jamais crus ni choquants. C'est une vraie passion dévorante, fougueuse, presque violente. Mais Thomas Galley nous surprend par son regard d'homme à la fois pudique et fondamentalement mâle. Pas de vulgarité. Mais pas de tabou non plus.
Nathalie raconte cette fusion, cette adoration, ces exaltations. Mais Stefan a lui aussi des choses à dire. Des souvenirs douloureux.
La lecture se poursuit, on devient tour à tour spectateur et acteur. J'ai trouvé remarquable cette façon qu'a eue Thomas de nous dessiner l'amour. Je l'ai trouvée d'autant plus remarquable que contrairement à d'autres auteurs masculins qui évoquent ou parlent d'érotisme, au moins avec Thomas, cela reste vraiment beau, sensuel et même grisant.
Alors, j'avoue aussi, que je ne suis pas gourmande de ces histoires qui finissent mal. Dans ce roman, on le sait dès le début, cette rencontre finit mal :
« Il y a longtemps, Monsieur, très longtemps, j’ai perdu quelqu’un, et pas loin d’ici. Un ami. Un Allemand, comme vous. Je suis montée à Paris pour voir ma fille, et j’en ai profité pour revoir les endroits qui me lient à cette amitié. Et puis, j’ai voulu lui envoyer un petit bonjour du bout de ce monde que je vais bientôt quitter, moi aussi. »
Pourtant, je me suis laissée emporter dans l'aventure, moi aussi. J'ai souri, frémi, soupiré. J'ai eu le cœur gros, une boule dans la gorge et les larmes aux yeux..
Je savais en poursuivant ma lecture que je serais bouleversée, mon petit cœur de romantique est ainsi fait... Mais sincèrement, le voyage en valait la peine.
L'aventure de Nathalie par Thomas Galley
Quatrième de couverture
Une journée d’hiver à Paris. Le ciel est gris et il pleut sur l’Île de la Cité. Un homme s'attarde pourtant devant le portail de Notre-Dame, essayant de déchiffrer ses histoires en pierre. Quand Michael s’embarque, en simple touriste, à la découverte de Notre-Dame, il n’a aucune idée de ce qu’il va trouver dans le passé d’une femme, rencontrée devant le maître-autel de la cathédrale. Un récit d’amour, sur les traces d’un couple brisé par la mort, et où le sang se mêle aux liquides de la jouissance. Où tout se révèle capable de ressusciter les spectres d’anciens amours. Et où il n’y a que la chair serrée entre les bras des amants qui puisse conjurer la douleur du passé et la hantise de l’avenir. Tout commence et tout se termine par le ciel au-dessus de Paris, éternellement couvert, qui cerne la ville de partout, et empêche quiconque d’échapper à son sort. Pendant qu’une lumière, minuscule au fond de l’énorme cathédrale, continue pourtant à briller.
Le roman qui sera publié aux éditions Kirographaires en octobre 2011, est déjà en pré-commande : 23€45
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