mercredi 29 décembre 2010

Dernière ligne droite !



Voilà... je viens d'envoyer mon accord pour l'impression de mon roman !

D'après le document fourni par ma maison d'édition concernant les étapes de la publication, mon roman pourrait être en vente sur leur site sous deux semaines...

En avant première, je vous offre le premier chapitre et la couverture (somme toute modeste) de ce second roman.






Je te protégerai
Chapitre 1er


Comment avait-il osé lui faire une chose pareille ?
Les poings serrés au fond de ses poches, Emmelyne ruminait encore les propos et l’attitude de Julien, tout en remontant la rue d’un pas vif et décidé. Ils se fréquentaient depuis plusieurs semaines et jamais, il ne s’était montré aussi empressé et impérieux avec elle. Son esprit était embrouillé par une colère croissante et son corps secoué de tremblements qu’elle ne parvenait plus à contrôler.
Inadmissible ! Mieux valait être sourd que d’entendre des choses pareilles !
Parce qu’elle refusait de céder à ses avances, une fois de plus, son petit ami l’avait cataloguée d’allumeuse ! Elle qui n’avait jamais eu qu’un seul flirt dans sa vie avant lui !
Son expérience de l’amour se résumait à quelques caresses maladroites au travers des étoffes de ses vêtements. Elle n’était pas prête. C’est tout.
Quel mal y a-t-il, au vingt et unième siècle, à être vierge à son âge ?
Bon d’accord, Julien l’ignorait, et alors… aucune loi n’oblige les jeunes femmes à dévoiler ce détail à leur petit ami, si ?
Excédée et incapable de retrouver ses moyens, elle avait donc quitté l’appartement du jeune homme à grand renfort de « pourriture », « enfoiré » et autre « obsédé ».
Elle qui mettait un point d’honneur à toujours choisir ses mots avec soin…
Quelle horreur d’en arriver là !
Étudiante en droit, Emmelyne payait ses études en travaillant quatre nuits par semaine dans un club branché où elle dansait sur scène. Les pourboires lui rapportaient presque autant que son salaire et elle avait grand besoin de faire entrer de l’argent !
Elle vivait dans un appartement, un peu en dehors de Paris, qu’elle partageait avec sa meilleure amie, Lucie. Celle-ci était occupée à étendre du linge lorsqu’Emmelyne passa la porte, la claquant sans ménagement.
– Oh… qu’est-ce qui t’arrive, ma belle ? lui demanda-t-elle doucement.
Mais pour toute réponse, elle n’eut que le plaisir de voir passer la jeune femme en trombe à côté d’elle, son regard plus noir que du charbon refroidi. Délaissant le linge humide, Lucie s’avança vers son amie qui déjà, s’enfonçait dans le petit couloir menant à sa chambre.
– Hé ? Emmy ? Vas-tu me dire ce qu’il y a ?
– Julien…
– OK, je vois. Et qu’est-ce qu’il t’as dit cette fois ?
– Je ne suis pas franchement en état d’en parler maintenant…
– Quel salopard ce type. Je le vois d’ici tiens… Oh, Emmy chérie, viens me faire un câlin trésor, j’ai envie de mettre mon…
– Arrête !
– Quoi ? C’était pas ça cette fois ? Il a pas encore essayé de te mettre dans son lit ?
– Lucie… commença la jeune femme, les yeux baignés de larmes.
– Oh ma chérie, viens là.
Lucie et Emmelyne partageaient cet appartement depuis près de quatre ans. Autant dire qu’elles avaient depuis longtemps appris à se connaître. Enseignante dans une école maternelle, Lucie savait consoler comme personne et elle avait remarqué depuis un moment déjà, que Julien courait après Emmelyne pour une raison bien précise : le sexe.
Il faut dire que la jolie brune était, comme on dit familièrement, une sacrée belle plante.
Pas étonnant qu’elle ait été retenue dès le premier casting de danseuse auquel elle avait participé quatre mois plus tôt. Grande, pas loin d’un mètre soixante-dix, de longs cheveux bruns soyeux et épais lui couvrant les reins, des yeux gris cerclés d’un anneau couleur marine, un teint sans défauts, une bouche charnue délicieusement dessinée, un nez fin et parfaitement droit et un corps…
Un corps à faire se damner n’importe quel saint ! Cette fille-là a du être dessinée par un artiste, c’est sûr !
Toute en harmonie, une poitrine généreuse et haute, une taille fine, le ventre plat, des hanches bien galbées et des jambes sublimes. De plus, ses
prestations sur scènes rivalisaient avec celles des meilleures danseuses en vogue. Et pourtant…
Emmelyne était d’une timidité maladive, manquant d’assurance et de surcroit, très complexée.
Cherchant à calmer les larmes de son amie, Lucie la tenant contre elle, lui assurait combien elle était trop gentille de pleurer sur Julien, qu’elle avait raison d’attendre « le bon »…
– Tu te rends compte, finit-elle par murmurer entre deux sanglots. Il m’a traitée d’allumeuse !
– C’est un connard, ma chérie, arrête de te torturer pour ce type. Il n’en vaut pas la peine !
– Ne parle pas comme ça…
– Quoi ? Je vais avoir une mauvaise note ? Oh non, attends, je sais… tu vas me donner une fessée ? fit-elle en riant.
– C’est pas drôle.
– Il vaut mieux en rire pourtant ! Allez, Emmy… tourne la page, ma chérie.
– Je l’aime…
– Non, tu crois l’aimer mais en fait, il t’a manipulée. Il t’a fait miroiter un tas de trucs super pour te mettre dans son lit et maintenant que tu lui dis non, paf ! Il t’envoie valser.
– Il n’est pas comme ça…
– Ah non ?
– Lucie…
– Écoute, ça fait plusieurs fois déjà que tu rentres dans tous tes états après que Monsieur se soit montré trop entreprenant…
– J’ai vingt-trois ans… c’est de ma faute, je devrais déjà…
– Quoi ? la coupa-t-elle avec dureté. Tu devrais t’allonger parce que « ça se fait » ?
– Non, bien sûr que non. Seulement, j’ai sans doute attendu trop longtemps…
– On ne se donne qu’à celui en qui on a pleinement confiance, ma chérie. J’ai toujours su que ce ne serait pas Julien.
– Vraiment ?
– Oh oui… crois-moi, tu ne perds rien.
Emmelyne avait fini par se détendre. Son amie, bien qu’ayant un vocabulaire parfois… particulier, avait néanmoins le don pour trouver les mots justes et lui faire retrouver le sourire, quelle que soit la situation. Mais elle ne fit pas allusion aux actes, pourtant bien parlants, de Julien.
Après une douche bien chaude, Emmelyne se présenta dans le salon où Lucie avait fini ses tâches ménagères. Celle-ci releva les yeux en la voyant entrer dans la pièce.
– Alors… tu te sens mieux ? lui demanda-t-elle.
– Oui…
– Mouais… je vais faire semblant de te croire, ma chérie.
– Je suis désolée.
– Pfff… moi ce qui me chagrine, c’est de voir à quel point tu es mal.
– Je ne vais pas si mal.
– Non… c’est sûr, ça pourrait être pire !
– Et ta journée à toi ? coupa-t-elle, lasse de s’éterniser sur Julien.
– Tranquille. Évaluation des grandes sections aujourd’hui. Les sept élèves qui sont dans cette tranche sont aptes à passer en CP.
– Extra.
– Et toi… à part le clash avec l’autre abruti, tu as passé une bonne journée ?
– Je devais passer un entretien aujourd’hui…
– Ah oui ? Raconte !
– J’ai accepté un stage dans un cabinet d’avocats… il est reporté à lundi, mais je ne suis pas sûre…
– Pas sûre de quoi, ma chérie ? De tes compétences ou de toi ?
– Un peu des deux… et j’ai tellement besoin de ce job…
– Mais je vais te frapper un de ces quatre, moi !
– Lucie !
– Enfin quoi, ma chérie ! Tu es une nana sublime, tu danses comme une déesse, tu es intelligente, très douée et maintenant tu as une opportunité pas croyable, qu’est-ce que j’entends ?
– Tu ne peux pas comprendre…
– Non, ça je te l’accorde. Je ne suis qu’une enseignante aux cheveux roux, pleine de tâches de rousseur, plate comme une limande et avec un fessier qui ferait fureur en Afrique donc, forcément, je ne te comprends pas…
– Je ne suis pas sublime…
– Ouais… tu es canon, c’est pas pareil, t’as raison !
Elles éclatèrent de rire. Comme c’était bon de pouvoir faire fi des évènements de la journée !
Plus tard dans la soirée, après s’être régalée d’un plateau repas préparé avec soin par Lucie, les filles achevèrent leur conversation.
– Au fait… tu ne m’as pas dit dans quel cabinet d’avocats tu ferais ce stage ?
– Talbot & Cavano Associés.
– Wouah !!! La vache, le truc de ouf !
– Tu connais ?
– Attends… ne me dis pas que tu ne les connais pas ? Fichtre, Emmy, c’est toi qui fais du droit !
– Mais je ne lis pas la presse juridique pour autant…
– Bon alors, avant de te dire ce que je sais, j’aimerais que tu me dises, toi, comment tu as obtenu ce stage, parce que rentrer chez eux, c’est plutôt dur !
– Je ne l’ai pas encore… je vais à un entretien… et c’est la Faculté qui m’a proposé ce poste.
– Et bien fonce ! Donne toi toutes tes chances et sois sûre de toi, ma chérie ! Ce cabinet est parmi les plus réputés de Paris. Ils ont un taux de réussite supérieur à quatre-vingt-seize pour cent. Des génies du barreau.
– Tu es bien informée dis donc ?
– En fait, j’ai eu l’occasion de rencontrer Maître Talbot lors du divorce de mes parents l’année dernière. Pas mal en plus ce mec…
– Lucie !
– Quoi ? Je ne suis pas de marbre moi !
– Que sais-tu d’autre ?
– Bon, celui que j’ai rencontré, c’est donc Quentin Talbot. Très mignon, châtain, grand, de beaux yeux bruns, la trentaine, une bouche…
– Mais ce n’est pas ça que je veux savoir, moi !
– Bah moi, ça m’inspire, que veux-tu…
– Lucie, tu es désespérante !
– Pfff… t’es pas drôle. Bon, il a un associé : Alexandre Cavano, la trentaine aussi. Ils ont plaidé des affaires importantes. Souviens-toi, le conflit Oasis, c’était eux et ils ont gagné. L’affaire Panama, l’année dernière, c’était eux aussi… et ils ont gagné.
– Ils ont l’air puissants…
– Ils le sont. Je suis étonnée que tu ne te sois pas renseignée là-dessus… Tu pourrais bosser pour eux après, si ça se trouve !
– Je pense qu’ils ont déjà tout le personnel qu’il leur faut.
– Pas si sûr, puisqu’ils accèdent à une demande de stage !
Là-dessus, Emmelyne ne renchérit pas. Le discours de son amie se tenait parfaitement. Cependant, comment mettre ses connaissances en avant avec la piètre opinion qu’elle avait d’elle-même ?
Et de surcroit, elle n’avait pas de tenue adéquate pour son entretien, elle n’allait pas se présenter en jean et baskets ! Non, décidément, autant tirer une croix sur ce stage tout de suite.
Lucie, trouvant son amie bien songeuse, la tira de ses réflexions.
– Et alors, Miss Mercier ? Tu reviens sur Terre un peu ?
– Désolée, je réfléchissais… je ne peux pas aller à ce rendez-vous.
– Allez, qu’est-ce
– Ce n’est pas ça…
– Alors quoi, ma chérie ! Arrête de regarder tes pieds et lève la tête bon sang !
– C’est un grand cabinet d’avocats…
– Et ?
– Et je… je ne suis pas sûre d’être à la hauteur…
– Oh que tu m’agaces.
– Je n’ai rien à me mettre !
– Si c’est que ça, je vais te trouver une tenue, moi ! On a tout le week-end pour faire les magasins et te transformer en avocate de tous les diables !
– Tu n’as pas de notes ou de dossiers à voir ce week-end, toi ?
– Je suis maitresse de maternelle… pour noter les examens du bac, on a le temps ! Tu danses ce soir ?
– Non, j’ai demandé ma soirée… après Julien… je n’avais pas envie d’aller me dandiner…
– Je comprends. Écoute, passons une soirée peinard et demain, je m’occupe de ton cas !
Elles finirent donc la soirée en regardant la télévision. Un film assez troublant avait été programmé par une des chaînes et Emmelyne ne l’ayant encore jamais vu, avait souhaité combler cette lacune. Quand la séance fut terminée, et après que la jeune femme eut séché les larmes que lui avait immanquablement arrachées cette histoire, Emmelyne retourna dans sa chambre pour tenter de dormir.
De nombreuses images vinrent hanter ses esprits déjà malmenés par cette journée éprouvante.
Julien…
Il avait essayé
Elle se revoyait, repoussant une fois de plus les assauts du jeune homme. D’habitude, elle s’esquivait dès qu’il passait ses mains sous son tee-shirt et il ne la retenait pas mais cette fois-ci… il avait voulu l’y contraindre.
Elle sentait encore la force de son étreinte, son poids sur elle qui l’empêchait de bouger…
Sa bouche possessive sur la sienne, lui coupant le souffle.
Ce n’est que lorsqu’elle avait hurlé qu’il s’était redressé, la laissant partir. Elle entendait encore sa voix, ce timbre plein de reproches et de mépris à l’instant où il l’avait traitée d’allumeuse.
Elle n’avait pourtant jamais rien fait pour cela… bien au contraire.
Un stage chez Talbot & Cavano Associés…
Une opportunité qui ne se représenterait pas de si tôt. C’est à cela qu’elle devait penser maintenant.

2 commentaires:

Dyane Auteur a dit…

C'est génial Christy !! Je suis si contente pour toi

Bravo !

Christy a dit…

Merci ma bonne amie !!